La loi est-elle légitime , la justice est-elle juste ?

Hello ! Je vous soumet cette question : Qu'en pensez vous?



La loi est-elle légitime , la justice est-elle juste ?

C'est la fameuse question ?

Elle hardue, surtout qu'il y'en a deux. On dirait un sujet de philo pour le bac.

La première sera plus aisée à répondre ; la loi est légitime à la condition que le pouvoir soit en accord avec le peuple. Une loi pour être légitime doit être tacitement acceptée par le peuple. Sinon c'est sûr, ce n'est pas bien légitime (à moins qu'on soit en dictature).

Pour la seconde question, c'est une tautologie ; l'eau doit-elle être humide ? La mort doit-elle être morte ?
Enfin, c'est la même chose pour la loi ; c'est le pouvoir judiciaire qui se charge d'appliquer les lois. Là encore, la justice doit être garante de la volonté du peuple pour être légitime, donc pour être juste.
Mais bien sûr, une justice légitime ne signifie pas toujours juste (il n'y a qu'à voir les exemples récents d'erreurs judiciaires).

Wah ben il me semble qu'on en a parlé en philo l'année dernière ^^ !!!

Il faudrait donc modifier la loi, si on le pouvais, quand elle devient trop ancienne ou pas assez géneral ?

Citation :

La première sera plus aisée à répondre ; la loi est légitime à la condition que le pouvoir soit en accord avec le peuple. Une loi pour être légitime doit être tacitement acceptée par le peuple. Sinon c'est sûr, ce n'est pas bien légitime (à moins qu'on soit en dictature).

Si je fais partie du peuple, mais que je ne suis pas en accord avec la loi, est-elle légitime pour moi, en tant qu'individualité ?

Est-ce- que la majorité doit toujours l'emporter sur la minorité?

"Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison".

A noter qu'à ses balbutiements, la justice n'avait qu'un but purement dissuasif et n'avait pas pour vocation à être particulièrement "juste", de quelque manière que ce soit. Cette notion de ce qui est "juste" ou "injuste" étant de plus totalement abstraite, le ressenti inhérent à chacun sur ce sujet dépend d'un très grand nombre de facteurs, des conditions sociales, de l'expérience personnelle sur ce sujet, un milliardaire dans sa villa sur une île privée qui n'a jamais eu de problème avec ses congénères humains ne trouvera rien à redire à une justice qu'il n'a aucun besoin de prendre en compte, pour un gamin de Calcutta dont la moitié de la famille aura été assassinée dans les bidonvilles la conception en sera toute autre. Je prend des exemples particulièrement extrême, mais cela montre bien que cette idée du "juste" n'est sûrement pas la même pour tous.
Même aujourd'hui, la justice n'a pour raison première que d'être "juste" selon des critères généraux, fondamentalement basés sur les règles partagées par le plus grand nombre, liées aux bonnes moeurs et à l'ordre public. En aucun cas cette justice ne cherche à être juste à l'échelle de l'individu, malgré les problèmes que cela peut évidemment poser à celui qui s'estime lésé.
Si l'on ne tiens pas compte de critères particulièrement vagues et généraux, la justice comme on l'entend ne peut pas exister, une justice basée sur la perception propre de l'individu ce n'est plus une justice, c'est de la vengeance privée.

la loi est plus que légitime elle est nécessaire.

La justice est la justice des hommes , imparfaite bien sûr mais encore une fois nécessaire.

Je pense que le pire pour la "justice" n'est pas de condamner des coupables mais bien de condamner des innocents.

Lex legitima, justitia justa? Deux tautologies, mais les questions se tiennent. La loi est un rempart écrit aux dérives comportementales, qui a évolué en fonction des crimes commis et qui n'est pas la même suivant les pays, ce sont de très grandes généralités là survolées en mirage F1; la loi écrite a supplanté la loi de la vendetta ou loi du talion, on voit cette question dans Antigone de Sophocle où sont opposées la loi coutumière (donner une sépulture à un mort) et la loi régale (soustraire un traître à la sépulture), il serait intéressant de savoir comment se comporteraient les hommes sans loi, dans le Nouveau Testament Jean (ou un autre) dit que la loi est péché et malgré la loi, combien de vols, de meurtres, de trahisons, d'attentats... ont lieu siècles après siècles tous pires les uns que les autres; de nouvelles lois toujours plus complexes apparaissent.
Malheureusement ou heureusement, la légitimité d'un individu ne peut jamais se soustraire à la légalité du plus grand nombre dans nos régimes démocratiques contemporains. La loi dans les textes est la même pour tous, dans les faits, nous savons que les gens fortunés ou entourés n'en sont pas inquiétés à quelques cas près. "Summa lex, summa injuria": à loi extrême, injustice extrême, disait Cicéron dans le De officiis, I, 10, 33. La question a un intérêt dans la mesure où il y a les législateurs d'un côté et ceux qui sont soumis à leurs lois, la loi dit d'elle même qu'elle est juste, l'est-elle ou pas? D'après Socrate, elle l'est mais lui se place du côté du "légiféré" , il prône l'obéissance à la loi en acceptant sa condamnation selon les dires de Platon, sa prosopopée des lois dans le Criton montre la fonction de rempart que la loi occupe très nettement contre les déchainement des "passions" diverses, nécessaires pour la sûreté dans un état, une cité.... L'individu a des droits, la légitime défense , en tous cas cette dénomination tend à le prouver, mais ses droits s'arrête à autrui, à partir de ce dernier, ce sont ses devoirs: sa liberté est de tourner librement dans son cercle, sans empiéter sur les plates-bandes de son voisins. En Occident, en justice souvent, on joue avec les mots, coincés par toutes nos chartes, nos traités, nos lois, c'est tout de même un rempart même s'il n'est que théorique...Dans des pays dits non démocratique, les mots ne les embarrassent pas et on peut tuer dans une manifestation pour la liberté des manifestants! Cf l'actualité! Enfin, c'est un très vaste sujet que la loi et la justice...