Je vais tenter de répondre ou bien éventuellement soulever d'autres questions à partir de ces remarques postées sur les forum de Monde Antique et de la Legio VIII.
Ce Griffon n'est pas issu d'une représentation antique de bouclier grec mais figure sur une poterie grecque des 5/4ème siècle (av. J.C. bien sûr). Je l'ai retenu pour l'esprit et la représentation qui ne me semblent pas en opposition avec les figures connues sur les représentations de boucliers. Tout en changeant des représentations les plus courantes, voir habituelles.
En ce qui concerne le système de tenu sur la face intérieure du bouclier.
Certes il y a de nombreuses représentations qui présentent un large et long système de maintien de l'avant bras placé au centre de la face. Egalement la poignée à saisir de la main est souvent représentée comme étant un cordon lâche que l'on saisi et qui semble être la continuation d'une corde maintenu par quelques points décrivant une cercle concentrique au diamètre extérieur du bouclier. Cette corde présente de plus un aspect décoratif certain.
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Là il y a ( à mon avis) un problème entre la source et la pratique ou l'expérimentation. Car qui a déjà construit et manipulé des boucliers médievaux, romains ou autre connait l'importance de l'implantation des points de portage et notamment de la position de ces points par rapport au centre de gravité du bouclier. Si votre manipule est décalée par rapport au centre de gravité votre scutum va tirer en haut ou en bas ou tourner à gauche ou à droite. De même pour un système à énarmes (terme médiéval) comme le bouclier de hoplite si le point résultant des fixations des deux énarmes (celle proche du coude plus celle de la poignée de la main) est éloigné du centre de gravité du bouclier votre bouclier va vous tirer vers soit vers le coude, soit vers l'avant ou le vers l'extérieur ou l'intérieur et devient rapidement épuisant.
Autre problème, la poignée. Si elle n'est pas fixe et rigide elle ne vous permet de maitriser le bouclier ce qui est plutôt gênant et fatiguant. L'usage montre qu'il faut empoigner quelque chose de quasiment rigide et solidaire au bouclier et non pas une corde qui offre de la latitude dans tous les sens.
Expliquer le fait que la fixation proche du coude est implantée ainsi afin d'avoir un bouclier décentré qui permette de protéger son compagnon de gauche ne me convainc pas. Avec un bouclier de un mètre de diamètre (c'est quand même assez énorme) il n'y a pas grande difficulté à se couvrir mutuellement.
Autre aspect de la chose, qui peut penser que durant deux ou trois siècles d'existence (je ne sais plus exactement) les boucliers des hoplites grecs ou des lacédémoniens (Sparte) ou des Corinthiens etc ... qu'ils soient issus des citées ou des villages ont été conçus et réalisés dans un même moule avec la même facture ?
Personnellement je pencherais vers l'hypothèse d'une beaucoup plus grande diversité que ce que les représentations laissent voir.
Mais c'est vrai, on a que les représentations à voir.
Sur certaines on distingue des détails qui peuvent porter à réflexion.
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Le guerrier de gauche ne semble pas posséder un bouclier avec la fixation au centre et sa poignée de semble pas non plus être fixée en bordure du bouclier.
Pour le guerrier du milieu le système de fixation de l'avant bras est assurément de petite dimension.
Si cela vous intéresse je pourrai (car je ne l'ai pas sous la main ce soir) vous montrer une image ou sans équivoque l'"énarme" centrale n'est pas au centre mais encore beaucoup plus vers l'avant (à environ 1/3 de diamètre du bord du bouclier...
Voilà mes interrogations et j'ai essayé de concilier l'historicité et la pratique car je compte bien m'en servir beaucoup (expérimentation Archer Versus Piétons, l'Ost en Marche, etc ...