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 Haute bretagne : deux siècles d'autonomie ? (409-582)

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AuteurMessage
rikomer
Nomade de la steppe



Nombre de messages : 5
Date d'inscription : 18/02/2012

Haute bretagne : deux siècles d'autonomie ? (409-582) Empty
MessageSujet: Haute bretagne : deux siècles d'autonomie ? (409-582)   Haute bretagne : deux siècles d'autonomie ? (409-582) Icon_minitimeSam 18 Fév 2012 - 14:36

Je cherche des personnes pouvant apporter leur aide sur ce sujet car en effet, j'ai étudié quelque peu le sujet mais me suis contenté de peu d'ouvrages et de Grégoire de Tours pour seule source. C'est pourquoi j'aurais besoin de personnes capables de confirmer ou d'infirmer mes propos.

409: sécession armoricaine et bretonne
L'Armorique romaine au IVe siècle avait au contraire d'autres régions de l'empire, vu sa population et son importance économique croître, ses cités sortent de la brume historique pour, la plupart du temps par l'histoire des évêchés, commencer à avoir une histoire propre (Tours par exemple). Au début du Ve siècle, lorsque la Gaule est envahie par des armées barbares, l'armée romaine sous le commandement de l'usurpateur Constantin III quitte la Bretagne pour le sud de la Gaule, région la plus riche et certainement la plus importante sous son autorité. Les cités bretonnes et armoricaines firent sécession car elles ne voulaient plus payer l'impôt pour une armée absente qui ne les défendaient pas contre les barbares. Pour l'île de Bretagne, la sécession fut permanente mais pour l'Armorique il y eut réaction du pouvoir impérial vers 416-417, certainement aidé par les fédérés goths d'Aquitaine. Mais nous savons qu'il y eut des répressions ensuite (Aétius en 425, Litorius en 435 et Goar en 448), le pouvoir n'hésitant pas à envoyer ses auxiliaires barbares (les Huns de Litorius, les Alains de Goar) contre les cités armoricaines. En 448-450, la sécession était dirigée par le médecin Eudoxe, ce dernier trouva refuge auprès d'Attila.
Dans la seconde moitié du Ve siècle, le pouvoir impérial semble renoncer à s'imposer aux armoricains. Clovis parvient dans les années 486-500 à asseoir son autorité jusqu'à la Loire mais selon des sources hagiographiques armoricaines, il se heurta à la résistance des armoricains. Nantes fut assiégée vers 498 mais résista. Les évêques de Vannes et de Rennes, St Patern et St Mélaine ont négocié la paix avec les Francs. Il semblerait que les cités armoricaines de l'ouest et les bretons immigrés aient reçu le statut de peuples tributaires comme les Alamans après Tolbiac: ils bénéficiaient d'autonomie politique et militaire (conservant leurs propres garnisons) mais devaient payer un tribut annuel (en vaches). Cette paix fut durable pour la première partie du VIe siècle.
On constate que les cités de Rennes, Nantes et Vannes sont gouvernées par leurs évêques mais pas par les Francs. Le Ve siècle a été particulièrement prospère pour la cité nantaise qui profita de l'essor du commerce atlantique-mer du nord et de l'insécurité du continent.
Cet âge d'or de Nantes se réalise par le "règne" du comte-évêque Félix (548-582), qui avait tout d'un seigneur gallo-romain, marié et bâtisseur.
L'autonomie des cités armoricaines a d'abord été attaqué par la voie religieuse: Grégoire, évêque de Tours était lui dans la partie soumise à l'autorité franque mais en même temps il était censé être l'évêque métropolitaine de toute l'Armorique (aujourd'hui archevêque) et ce faisant Félix était censé être sous son autorité. Mais le puissant évêque de Nantes n'entendait pas se soumettre et eurent lieu des coups bas entre les deux hommes dont le plus fameux fut le procès de Grégoire de Tours. Celui-ci a été accusé de diffamer la reine Frédégonde (elle aurait couché avec l'évêque de Bordeaux). La dénonciation est venue, nous dit Grégoire, d'un sbire de Félix. Heureusement pour Grégoire, le témoignage d'un simple prêtre face à un évêque puissant et respecté n'a pas tenu lors du procès et, quelques séances de torture plus tard à l'encontre de l'accusateur, Grégoire de Tours fut lavé de tous soupçons et la responsabilité de Félix évoquée. Grégoire répliqua notamment à l'occasion d'un concile régional où de nombreuses accusations furent lancés contre Félix dont celle de coucher avec sa propre femme !
Mais la fin de l'autonomie des cités eut lieu à cause de la montée de l'immigration bretonne et du conflit qui s'amorça avec les francs. En effet, les bretons colonisaient depuis près d'un siècle la péninsule armoricaine, dont les villages en plou- et la toponymie bretonne (Cornouaille) en sont le plus grand exemple. Des chefs bretons de plus en plus puissants firent leur apparition. Un premier conflit eut lieu en 559-560 lorsque Chramne le fils rebelle de Clotaire Ier, roi des francs, s'allia au comte breton Conomor (qui possédait des terres en Armorique et en Bretagne). Clotaire fut vainqueur, Conomor fut tué dans la bataille et Chramne exécuté. Ce fut le premier des conflits entre francs et bretons.
En 578, Waroch s'empare de la cité de Vannes, le roi Chilpéric lève une armée dans les cités qu'il a sous sa domination à savoir Tours, Le Mans, Angers, Poitiers mais celle-ci est battue par les bretons. En 579, les comtés de Rennes et de Nantes sont ravagés et pillés par les bretons (vol du raisin de vendanges du pays nantais) puis de nouveau le nantais est pillé en 587 et 590 et 593. La guerre étant forte entre francs et bretons, les Rennais et Nantais n'y pouvant rien, Vannes est occupée par les Bretons, peu à peu la Haute Bretagne se soumet aux francs. En 585, le duc franc Bepollène fait de Rennes sa base arrière contre les bretons mais il y eut des heurts entre rennais et francs. Pour Nantes, il semble qu'après la mort de Félix en 582, la cité se soit rangée aux côtés des francs pour les protéger des bretons. Nous avons la trace d'un comte franc pour la première fois vers 610.
Les sources que j'ai étudié semblent montrer que la Haute-Bretagne fut autonome aux Ve-VIe siècles, notamment les cités de Rennes et de Nantes et dans une moindre mesure Vannes. J'espère que certains auront des précisions à faire sur cet épisode méconnu de l'histoire régionale.
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