Nombre de messages : 277 Age : 50 Localisation : Epomanduodurum (Séquanie) Date d'inscription : 28/10/2005
Sujet: Hannibal, la terreur de Rome Ven 10 Fév 2012 - 9:55
> Hannibal le Carthaginois, fils d'Hamilcar Barca, est certainement l'un des généraux les plus héroïques et les plus audacieux de tous les temps.
Alors qu'il fut élevé par son père dans la haine de Rome, Hannibal s'était juré de vouer son existence à l'écrasement du dangereux Etat latin. En 219 av. JC, il quitta l'Espagne et prit la route de l'Italie à la tête d'une armée de 100 000 fantassins, 1300 cavaliers et 40 éléphants qu'il avait fait venir spécialement d'Afrique.
Hannibal avait projeté de franchir les Pyrénées avec son armée, et de fondre sur l'Italie par le sud de la Gaule et les Alpes. Stratégie d'une audace inouïe. Malgré les difficultés, notamment lors du franchissement des Alpes enneigées et glaciales où il perdit près de la moitié de tous ses éléphants, son plan fut pourtant un succès et à la fin de l'an 218, il fit irruption en Italie. L'effectif de ses troupes avait fondu mais le moral de son armée était resté à un niveau élevé, surtout à la vue des plaines fertiles qui s'étendaient dorénavant sur lui et l'envie délicieuse de les conquérir.
Quand on rapporta la présence d'Hannibal dans la plaine du Pô où, au passage, il avait rallié à lui tout ce que Rome comptait d'ennemis parmi les populations gauloises, les Romains furent saisis de panique. Aussitôt, le Sénat de Rome dépêcha deux légions pour affronter les troupes carthaginoises. Ce fut là le début de la seconde guerre punique (218-202).
Face à la rigidité des troupes romaines, au contraire Hannibal adopta une tactique si souple qu'il isola ses ennemis en leur infligeant défaite après défaite sur les rives du Tessin et de la Trébie. Les pertes romaines furent considérables.
Rome envoya de nouveaux renforts, sous la conduite d'un général très populaire, Gaius Flaminius Nepos.
Hannibal, lui, qui surveillait l'avance de l'armée romaine vers le lac Trasimène, leur tendit une embuscade en disposant ses troupes sur les collines. Les Romains pénétrèrent dans le cirque qui entoure le lac et Hannibal envoya aussitôt des détachements pour en barrer l'entrée et la sortie, coupant ainsi toute possibilité de retraite à ses ennemis. Dans le même temps, il donna l'ordre au reste de ses troupes de charger du haut des collines.
Ce fut un terrible carnage. Les Romains furent taillés en pièces, Flaminius périt au combat et son armée disloquée, réduite à néant. Jour sombre dans l'histoire de Rome !
Les quelques survivants du massacre furent alors confiés à un autre général romain, Quintus Fabius Maximus, dit Cuncator (le temporisateur) parce que sa prudence égalait son courage.
Fabius feignit alors d'engager le combat avant de retirer ses troupes au dernier moment. Tactique qui, bien évidemment, ne pouvait donner la victoire mais offrait au moins l'avantage de compliquer la situation et d'épuiser les Carthaginois. Rome eut ainsi un répit de quelques mois pour recruter des troupes fraîches.
Mais les Romains furent vite lassés de cette tactique de temporisation, ce qu'ils souhaitaient tous, c'était un affrontement direct avec leur ennemi juré. Bientôt, un groupe de Sénateurs, à la tête duquel Terentius Varron, fit pression jusqu'à obtenir la levée d'une armée de 80 000 fantassins et de 6000 cavaliers. Pour la commander, on désigna deux généraux : l'un était le courageux, mais prudent, Paul Emile, l'autre, le bouillant Varron.
Hannibal n'attendait que cela.
L'affrontement ultime fut livré dans la plaine de Cannes. Paul Emile jugeait la position des Carthaginois trop solide pour se risquer à les en déloger, mais c'était le tour du commandement de Varron, et ce fut son plan d'attaque directe qui l'emporta.
Les Romains se jetèrent tête baissée dans le centre de l'armée carthaginoise. Or, celui-ci avait été disposé de façon à n'offrir qu'une faible résistance. Les Carthaginois n'eurent donc aucun mal à encercler l'ennemi qu'ils taillèrent en pièces à nouveau, tandis que la cavalerie romaine était repoussée du champ de bataille par les habiles cavaliers numides.
Avant la tombée du jour, la défaite de Rome était consommée. Il n'y eut pas moins de 80 000 morts. Dans chacune des familles de la République on comptait au moins un disparu. Parmi les morts figurait Paul-Emile.
Jamais, de toute sa longue histoire, Rome n'avait connu pareille défaite. Ce fut même un miracle si elle comptait encore des alliés fidèles après cela.
Pourtant, Hannibal ne profita pas de l'occasion unique qui lui était offerte de s'emparer de Rome une fois pour toutes. Peut-être jugeait-il que Rome avait suffisamment "payée" de son arrogance comme cela. Ou plus prosaïquement craignait-il des bruits de couloir qui lui rapportaient que, chez lui, à Carthage, des sénateurs commençaient à comploter contre lui, jaloux de sa propre réussite.
Quoiqu'il en soit, Hannibal fit demi-tour et rentra à Carthage. Rome fut donc sauvée in extremis.
mahikeul Menuisier de Byblos
Nombre de messages : 155 Age : 33 Localisation : Gergovie - Augustonemetum Date d'inscription : 17/02/2012
Sujet: Re: Hannibal, la terreur de Rome Ven 17 Fév 2012 - 15:00
Très intéressant. C'est par l'épopée d'Hannibal que je me suis intéressé à Rome, j'avais 7 ans. Cette histoire m'a passionné et m'a fait rêver de longues années. Je me suis intéressé à des périodes plus tardives de l'histoire romaine seulement vers mes 18-19 ans...
Cependant il y a plusieurs points sur lesquels je ne suis pas d'accord, notamment les chiffres. Y aurait-il moyen que tu nous cites une biblio ou des sources, stp, pour appuyer ton exposé??