C'est vrai qu'on en parle nettement moins que des courses de chars ou des combats amphithéâtraux. Mais d'un côté, la raison est évidente : c'était si énorme, comme spectacle... Un romain pouvait s'estimer heureux s'il avait eu l'occasion d'assister à ce genre de spectacle une fois dans sa vie.
Je peux déjà te dire le peu que je sais des naumachies ; déjà, côté étymologie, le mot est une association de deux racines grecques, naus le navire, et makhê, la bataille (il faut se représenter les lettres grecques avec d'une part un accent circonflexe sur le upsilon de naus et d'autre part un accent aigu sur le alpha de makhê, /kh/ figurant le khi en translittération).
A Rome, les naumachies avaient trois lieux de représentation : le Colisée (il n'a accueilli qu'une seule naumachie, il n'était alors pas tout à fait terminé et pouvait encore être inondé sans problème), la naumachie d'Auguste, à peu près ronde, dans le quartier du Transtévère, et la naumachie Trajane, rectangulaire, dite aussi vaticane (elle se situait à quelques pas de l'actuelle place Saint-Pierre).
Caligula a aussi donné une naumachie au lac Nemi, je crois. Là, la place ne manquait pas.
Si je ne m'abuse, il y avait des batailles-types, particulièrement appréciées : par exemple, on avait souvent droit aux affrontement Perses vs. Grecs.
Les malheureux (et il y en avait un bon paquet... pour une bonne naumachie, comptez 50 000 condamnés) qui avaient survécu à la noyade et aux crocodiles devaient encore passer entre les soldats qui gardaient les bords du bassin.
En bref : des spectacles époustouflants, mais ruineux à souhait. Un placement de capitaux pas forcément rentable, mais quand même le meilleur moyen de vider les prisons.