J'ouvre ce sujet suite aux derniers messages postés dans le topic "La création d'un langage" qui s'éloignent du sujet d'origine mais qui peuvent initier un débat très intéressant.
Derniers messages postés :
- poséidon a écrit:
- L'espéranto me semblerait la solution alternative à la domination anglophone.
Une autre alternative consisterait à promouvoir une élite polyglotte au sein de l'Union.Il devrait y avoir davantage de lycéens parlant trois voire quatre langues étrangères.
- Pédro a écrit:
- Et ensuite on confronte cela à la pratique ; en bref les lycéens comme les autres ont mille autres choses à faire que se casser la tête à apprendre des langues, chose qui n'est pas évidente pour tout le monde d'ailleurs...
- poséidon a écrit:
- J'étais sur les bancs du collége dans les années 60 à l'époque ou on étudiait le latin.Le temps libéré par l'abandon des langues anciennes peut étre consacré aux langues vivantes
La solution de la langue universelle unique ne me satisfait guère, car dans presque tous les cas elle favoriserait une communauté linguistique existante, à moins d'adopter une langue construite suffisamment éloignée de tout schéma existant pour que personne ne soit lésé ou avantagé dans son apprentissage et sa maîtrise (mais est-ce possible ?). Mais surtout, l'adoption d'une langue unique de communication exige de se conformer à un mode de pensée étranger, ce qui est un frein à l'expression libre, spontanée et nuancée.
Je suis beaucoup plus partisan du plurilinguisme. Bien entendu, il est très délicat de demander aux gens de parler plusieurs langues puisqu'il est extrêmement difficile de
maîtriser déjà une seule langue étrangère sans de nombreuses années d'étude et surtout de pratique régulière. Des projets très intéressants d'intercompréhension européenne existent et se basent non pas sur l'étude exhaustive de plusieurs langues (ce qui n'est pas rentable), mais sur l'étude en parallèle de plusieurs langues européennes. Le but final est assez surprenant, puisque dans cette optique, chaque interlocuteur s'exprimerait dans sa propre langue tout en comprenant celle des autres.
Ce site propose des liens vers les différents projets existant (dernière rubrique "intercompréhension des langues").
En fin de compte, la meilleure solution, même si elle demande beaucoup d'efforts, reste de s'initier à la langue de son interlocuteur. Tout dépend du niveau d'exigence. Si l'on désire simplement un outil de communication sommaire, confiné à un champ de conversation limité, alors une langue universelle comme l'anglais fait très bien l'affaire. Mais j'ai été frappé de voir qu'il est très difficile de se débrouiller dans certains pays avec la seule maîtrise de l'anglais, même pour des choses extrêmement sommaires. La connaissance, même très limitée, de la langue locale, ouvre énormément de portes et les gens sont immédiatement plus enclins à vous accorder de la sympathie. C'est assez fascinant.
Ainsi, il serait peut-être plus constructif de former les étudiants à "apprendre des langues étrangères" avant tout, ce qui, associé à l'étude et la pratique régulière d'un nombre restreint de langues, permettrait à n'importe qui d'acquérir les outils de base de n'importe quelle langue en un temps plus bref. Plus on apprend de langues, et plus cet apprentissage devient facile. Surtout s'il commence dès le plus jeune âge.