La civilisation grecque n'était-elle pas métissée ?

On a toujours voulu nous présenter la civilisation grecque comme quasiment "pure", la source de la culture européenne, là où est née la philosophie, la politique, les sciences, etc.

Mais, en réalité, si on regarde de plus près, n'était-elle pas une civilisation métissée, au carrefour de plusieurs influences ? N'est-ce pas une culture qui a beaucoup emprunté à l’Égypte et à l'Orient ?

Finalement, existe t-il une seule civilisation sur terre qui soit vraiment "pure" ?

Cela dépend par ce que l'on entend par "pure".
En tout cas il serait absurde de croire qu'elle est née d'elle même : il est évident qu'elle tire son origine d'autres civilisations antérieures, les exemples sont multiples.

La mythologie grecque par exemple doit énormément à la Mésopotamie: pour certains mythes comme celui d'Adonis, celui du déluge bien sûr mais aussi certains apports à l'Iliade (Gilgamesh-Enkidu=Achille-Patrocle) et aux dieux (Ishtar=Aphordite). Mais elle tire aussi son origine de la Crète (déesse mère=Gaïa) et de l'Asie Mineure (Zagreus...).
On pourrait faire le même parallèle pour l'architecture, l'art de la guerre, la philosophie et l'art (Bien que sur ces deux derniers points je ne sache pas grand chose...).
La civilisation grecque était extrêmement métissée, et c'est son aspect cosmopolite qui fait sa richesse.
Je ne dirais pas "pure", je dirais "unique" et par bien des aspects elle est surprenante par rapport aux autres civilisations antqiues: la plupart des mythes grecs (avec ces morts tragiques...) sont uniques, les institutions politiques grecques (la démocratie) sont uniques... Si elle est métissée, elle a été extrêmement novatrice. Métissée mais unique.

Difficile d’appliquer le terme de pureté. Il faudrait chercher une civilisation sans aucun contact avec l’extérieur, et n’ayant jamais eu la moindre influence.
Et ça, il n y a que quelques exemples dans des tribus d’Amazonie ou des vallées perdues sur les contreforts himalayens.

Si on regarde déjà le monde grec, et cela en ne calculant que la Grèce continentale, on voit déjà pleins d’étrangers ; le philosophe Anarchasis était d’origine noble scythe, le poète Esope était un ancien esclave thrace. La colonisation a accentué ces phénomènes.
Il suffit de songer aussi à quoi devait ressembler Delos, le plus grand marché aux esclaves, qui servait aussi de puissant catalyseur pour brasser les populations, du nord de la Mer noire aux côtes de l’Espagne.

Les phénomènes migratoires ont toujours existés, même aujourd’hui, les civilisations se transforment doucement, mais sûrement, pour inventer des synthèses et des nouveautés.