C’est une curieuse question, on dirait celle que l’on poserait pour l’épreuve de philo au bac (mais tu fais bien de la poser).
Personnellement, j’ai toujours vu cela comme une science (même si je suis plus historien de l’art qu’historien, mais la frontière est mince) on est obligé, comme dans les autres sciences, de collecter des informations, de vérifier la fiabilité des sources, de confronter ces informations et d’en tirer un modèle viable (et pas forcément une vérité définitive).
Quant à son utilité, est-ce l’Histoire avec un grand H, ou la discipline universitaire ? Si c’est la seconde, elle a tout autant son utilité que les autres sciences humaines. Je ne dirais pas qu’elle est plus importante ou moins, mais aussi utile, et marche souvent de concert avec les autres. C’est un besoin même vital de répertorier et d’analyser toutes les informations disponibles
Un virologue a besoin par exemple de savoir comment les populations anciennes étaient affectées par telles maladies, un démographe a besoin de savoir quels étaient les types de populations qui habitaient un territoire donné, l’urbaniste a besoin de savoir quelle était la morphologie d’un quartier, un agriculteur peut trouver utile pour sa reconversion quelles étaient les cultures plantées il y a 2000 ans, sans compter le secteur touristique, etc.
L’utilité de l’histoire est quasi-infinie. Et je ne parle même pas des usages politiques, sans doute les plus visibles (et les plus néfastes) : s’il n’y avait pas de passé, certains l’inventerait.