Batrachomyomachia

Citation :: La Batrachomyomachia (en grec ancien Βατραχομυομαχία / Batrakhomuomakhia), littéralement « la bataille des grenouilles et des rats », est une épopée comique parodiant L'Iliade.

Elle compte 303 hexamètres dactyliques. Elle fut largement attribuée, dans l'Antiquité, à Homère. Plutarque (De Herodoti malignitate, 43), lui, en fait l'œuvre d'un dénommé Pigrès d'Halicarnasse, frère d'Artémise Ire de Carie — datation beaucoup plus tardive.

Son préambule déclare :

« En commençant ma première colonne, j'implore la ronde
héliconienne de gagner mon cœur, afin que je chante !
Sur mes genoux, je viens de confier mon poème aux tablettes
— lutte infinie, ouvrage d'Arès amateur de tumulte —
et je prie les mortels de vouloir ouvrir leurs oreilles
aux combats que les rats ont livrés parmi les grenouilles,
en imitant les travaux des Géants issus de la Terre...
(trad. Philippe Brunet)

Si le poème commence bien par le traditionnel appel aux Muses, l'auditeur est invité non plus à entendre un aède chanter, mais à écouter quelqu'un lire. Pour le reste, l'œuvre parodie très étroitement l'Iliade, usant et abusant de l'épithète homérique, au point que deux des héros, Psicharpax (« Rognequignon ») et Physignathos (« Maxigoître ») se présentent l'un à l'autre comme le font Diomède et Glaucos lors du chant VI (v. 199–236).

Très appréciée au Moyen Âge et à la Renaissance, elle a été traduite en italien par Galilée, et en français par Leconte de Lisle.

Wikipédia

Humour, la comédie étaient très appréciés des anciens, surtout des grecs ?? Est-ce une fausse impression ?
T.

Les spécialistes se battent encore pour savoir si la Nouvelle Comédie grecque était destinée au peuple ou à une élite de riches rentiers seuls "capables de percevoir les subtilités derrière la grossièreté du trait", alors... Rolling Eyes

Oh mais c'est un questionnement un peu élitiste ? Nefertiti

Ce qui est probable Question

c'est que les piques pouvaient viser les intrigues de l'aristocratie ignorées du bas peuple .
Il se réglait je pense pas mal de comptes dans les amphithéatres .N'est pas d'ailleurs la vocation première des comédies ou satires quelle que soit l'époque ?
T.

Bien sûr ! C'est là la fonction morale, voire purificatrice de la comédie !

Remarque très juste Laughing

Et bien des régimes politiques ont été ébranlés sur les planches parce que les "grands " n'osent pas censurer ce qui fait sourire le peuple !
T.

Remarque on ne peut plus juste ! Wink

A propos du théâtre grec (c'est surtout celui de la période héllénistique qui est concerné ici), n'allons pas trop vite en besogne : les pièces étaient tout de même écrite par des riches rentiers (désolé de la répétition) ayant les moyens de leur hobby, et non par des réformistes sociaux tirant le diable par la queue pour subsister !
L'immense majorité vivaient du système et s'en trouvaient bien !

Je remonte un peu :

Cyrus a écrit:: Les spécialistes se battent encore pour savoir si la Nouvelle Comédie grecque était destinée au peuple ou à une élite de riches rentiers seuls "capables de percevoir les subtilités derrière la grossièreté du trait", alors...

la version que je connais dit que le théâtre faisait partie intégrante de la vie de la cité ; on n'allait pas au théâtre comme on va aujourd'hui au spectacle . Les piéces étaient données pour s'intégrer à des fêtes locales civiques ou religieuses ...Tout le monde était convié et il était fort déconseillé de se faire remarquer par son absence !
Par ailleurs même aux periodes les plus sereines, les intrigues fleurissaient (les temps ne changent guère ) mais la démocratie était bien plus restrictive que maintenant (Femmes , jeunes de moins x? ans, etrangers , esclaves n'avaient théoriquement pas droit à la parole (Cyrus je t'entends ! tu penses trop fort !! ) Nefertiti

Or même s'ils s'accommodaient du système (généralement) ils accumulaient pas mal les griefs !
Et ce qu'on ne peut dire ouvertement peut parfois se faire entendre avec humour !!
T.

Tanit a écrit:: (Cyrus je t'entends ! tu penses trop fort !! )

Oups ! désolé ! Nefertiti

Mais je pense que l'on ne parle peut-être pas de la même chose : je pensais surtout aux pièces subventionnées par des mécènes héllénistiques et non au théâtre "civique" de l'Athènes du Ve siècle.
Question

Cher Cyrus , éclaire-moi : qu'appelles-tu mécènes hellénistiques ? Embarassed

T.

Des hommes d'affaires (ou politiques, c'est pratiquement synonyme) enrichis par l'exploitation de territoires et/ou de populations, permise par les conquêtes d'Alexandre.
Par ailleurs, "mécènes" (et je ne m'en rend compte que maintenant) est un mot trop "généreux" (en sus d'être anachronique) pour qualifier des individus dont le seul but était l'enrichissement, et les dépenses uniquement motivées par des raisons d'apparat personnel.

Cyrus a écrit:: pour qualifier des individus dont le seul but était l'enrichissement, et les dépenses uniquement motivées par des raisons d'apparat personnel.

Je voyais pas ça sous cet angle...
Au lycée on nous en donne une apparence pour le moins...méliorative
Virgile est donc mécéné par Mécène?

Ce que j'ai vu en cours, c'est que: le théatre avait été inventé pour honorer Dionysos (ou Dionÿsos) Mais après c'était pour des fêtes religieuses, puis c'était devenu un divertissement pour le peuple (je ne connais pas la période) un peu comme la télé si Alex ne comprend pas Nefertiti

L'archéologue a écrit:: Ce que j'ai vu en cours, c'est que: le théatre avait été inventé pour honorer Dionysos (ou Dionÿsos) Mais après c'était pour des fêtes religieuses, puis c'était devenu un divertissement pour le peuple (je ne connais pas la période) un peu comme la télé si Alex ne comprend pas

DionÝsos, pas Dionÿsos... Rolling Eyes

Oui, alors, t'as compris Alex ?

Bon bon je ne savais pas !
Pour Alex il n'y a pas plus simple lol!

Un petit extrait qui peut être interessant :
(Préface du théâtre complet d'Aristophane ,éditionde Victor Henri Debidour, chez Folio)Notez qu'on y parle du théâtre en général mais surtout de la Comédie , et de la comédie d'Aristophane...
"....Qu'est-ce que la comédie athénienne au temps où Aristophane aborde ce genre? Son origine est à la fois religieuse ou populaire : elle dérive de fêtes rituelles assez désordonnées, avec processions, danses et bamboches, apparentées à ce que sont qu'aujourd'hui un corso carnavalesque ou un monôme d'étudiants: mascarades bruyantes, invectives sans vergogne, refrains truculents mettaient en joie la foule au passage du"Cômos" , cortège et cohue en l'honneur des joies patronnées par Dionysos...
[....] Le lien avec le culte de Dionysos subsistera, et c'est toujours à l'occasion des fêtes de ce dieu que seront jouées les comédies; ces réjouissances étaient surtout rurales, destinées à des paysans et vignerons et animées par eux : et ce n'est pas par hasard que- en dehors même du fait que ses goûts l'y portaient - Aristophane chantera avec tant de verve et d'amour la vie campagnarde. Du point de vue technique les divers "moments " qui s'étaient cristallisés à partir de la confuse fête initiale subsisteront, bien reconnaissables, enchâssés dans la comédie postérieure : d'abord l'entrée du choeur tumultueuse et fanfaronnante; puis le "combat de gueule" affrontement burlesque -lui-même divisé en plusieurs temps qui laisseront des marques très précises dans le mouvement dramatique et la versification- entre le chef de choeur et le récitant; l'intermède ou Parabase où on s'adresse directement au public, et qui restera chez Aristophane comme un morceau bizarre qui tient à la fois de la parade foraine, de l'admonestation très grave, du monologue bouffon et du brocard satirique; enfin la Sortie, farandole aussi endiablée que l'entrée[...]
[...] Le public était ample, depuis le petit peuple jusqu'aux membres du Conseil des Cinq-Cents, aux magistrats, aux citoyens honorés,pour service rendus à l'état, d'une place de premier rang. Les étrangers étaient admis. Le spectacle était payant, mais le droit d'entrée de 2 oboles était couvert pour les pauvres par une allocation prélevée sur un fonds spécialement prévu pour cette dépense. [...]

[...] Les idées d'Aristophane? Rien de plus simple. C'est la dénonciation de tout ce qui, de tout ceux qui empêchent Athènes d'être ou de redevenir à cette Athènes là.... il ya la guerre et tous ses suppôts : les militaires ambitieux, les fournisseurs de l'armée, les profiteurs de la pénurie , et jusqu'aux prêtres et aux devins qui exploitent la crédule angoisse populaire. Il y a la politiciennerie de tout rang, depuis les sycophantes et les orateurs - tantôt alarmistes et tantôt endormeurs- jusqu'aux grands chefs qui captent les suffrages, sabotent les négociations, pressurent et terrorisent les cités alliées , c'est à dire vassales, et confisquent les bien des honnêtes gens qui leur assurent leur clientèle. Il y a la paralysie agitante qui déshonore le pouvoir judiciaire dans une cité où tous les citoyens, au lieu de s'occuper de leurs affaires veulent faire métier de juge au tribunal des Héliastes, dans un pullulement de procès, de chicanes et de calomnies .Il y a la corruption des moeurs, l'arrogance des manières , le dérèglement du goût et du bon sens, chez ceux qui devraient être l'honneur de la Cité, notamment chez les intellectuels, sophistes, esthètes, gens de théâtre, tous maîtres qui empoisonnent de leurs leçons une jeunesse écervelée et décervelée...[....] "

La comédie par son genre pouvait être plus subversive, plus que la tragédie ou les spectacles plus sérieux C'est sans doute dans cet autre genre théatral que l'expression devait se trouver davantage inféodée ou partisane, ce qu'évoque Cyrus.
T.

Heu...chère Tanit, la distinction que je soulevais relève plutôt à mon sens d'une différence d'époque : Aristophane (et c'est justement l'exemple que j'avais en tête quelques posts plus haut) correspondrait plutôt à l'époque où Athènes était maîtresse de sa destinée, politiquement indépendante..."classique" quoi !
Alors que la Nouvelle Comédie Grecque (ou Attique ou Athénienne) était composée de philosophes/auteurs/poètes inféodés (à des degrés divers quand même !) au pouvoir politique en place (qui était macédonien la plupart du temps - cf Antigonides), ne serait-ce que parce que leur subsistance ne pouvait provenir que d'un riche protecteur acceptant leur prose qui, de fait, était bien moins politisée (ou alors élégiaque) pour plaire à leur(s) mécène(s). Et là, je pense plutôt à Ménandre et ses suivants (IIIe siècle).

Merci Tanit pour se Texte

Tu me chipotes Astre de Cassandre Nefertiti

Si j'en crois ce cher Debidour le théâtre d'Aristophane se situait en pleine guerre du Péloponaise où les luttes d'influences et la perversion du système était déjà bien établies avec une corruption semblable à celle dont tu parles pour les siècles suivants(moindre peut-être, j'avoue mon ignorance !).
Il est possible que la censure ait été plus ferme au regard de la " Nouvelle comédie " encourageant la forme laudative Wink

mais on peut aussi penser que Ménandre n'avait pas l'art d'Aristophane pour persifler sans danger.
Parce que je situe mon idée sur un plan plus général que celui du contexte historique je pense que le rire a toujours été l'ennemi des princes, mais je suis d'acccord , plus les temps sont durs et plus il faut de talent pour mettre la verité dans la bouche d'un bouffon.
T.