Les langues anciennes, et les autres?

Bonjour à tous!

Je suis moi-même un passionné de langues, et de linguistique, je travaille là-dessus à mes heures perdues!

Et à ce titre, je me suis demandé quelles langues vous parlez?

J'en suis moi-même à quelques unes, l'anglais, bien sûr, l'allemand, le néerlandais, le mandarin, le danois, en plus du français et de notre dialecte local.

Au niveau des langues anciennes, latin, et quelques rudiments de grec ancien...

Et vous?

Je parle anglais, et je peux comprendre l'italien, l'espagnol, l'allemand.

En langues anciennes, latin, grec, et je pense me mettre à l'hébreux d'ici un an et quelques.

Je m'intéresse à ce sujet car mon ancien professeur de lycée en néerlandais et moi-même travaillons sur une méthode d'apprentissage de langues basées sur les similitudes existant entre langues d'un même groupes, et des transpositions possibles.

Nous cherchons également des personnes parlant bien l'allemand et l'anglais pour tester nos recherches, à travers des exercices de lecture.

Ca fonctionne comment vos recherches et vos exercices??

Nous travaillons essentiellement sur l'identification des schémas grammaticaux communs et/ou transposables entre les différentes langues.

Le but premier de la lecture à un participant est de lui demander de lire, "à l'instinct" le texte pour lui-même, et de voir ce qui en ressort. en général, plus le participant maîtrise une des deux langues, ou les deux, plus les résultats sont bons.

Ensuite, nous lui demandons d'analyser les phrases d'abord, puis certains mots.

Nous dégageons de cela des schémas, que nous espérons pouvoir transposer en une méthode d'apprentissage d'une troisième langue.

Eh bien, vaste et superbe programme!! Combien d'années de boulot?

Moi je suis une sorte de calamité en langue. Je comprend sans trop de difficultés l'espagnol par contre pour communiquer... Je comprend aussi le dialecte de ma région (très fleuri, par contre à écouter auprès d'un ancien qui l'a toujours parlé parce que quand il est parlé de façon "académique" ça perd de son charme).

Sinon le latin ; j'ai un niveau très basique mais je me soigne. ^^

Je déchiffre l'alphabet grec.

Par contre ma chérie a un M2 en linguistique ; elle a travaillé sur la racine *med- dans les langues Indo-européennes. Son directeur de recherche et un des profs de la fac sont des boss à faire pleurer.

Nous en sommes à la deuxième année de recherches.

Mais c'est assez long, puisque lui et moi enseignons le néerlandais, mais je suis encore dans mes études, et très peu de fonds de recherche, pas de locaux, pas de financement, mais de très grosses motivations!

Ca risque de nous prendre des années, mais c'est passionnant, ce qu'on peut apprendre sur les langues!

Nous avons d'ailleurs fait pas mal de progrès ces derniers mois, notamment avec des gens qui ne parlaient pas le français. Ils semblent plus disposés à la méthode.

Parce que ça peut servir à enseigner le français à des étrangers? En vous servant de leur langue de départ ou d'une autre, ou en faut-il une quatrième, qui soit pour lui une deuxième langue étrangère pratiquée?

Citation :

Par contre ma chérie a un M2 en linguistique ; elle a travaillé sur la racine *med- dans les langues Indo-européennes. Son directeur de recherche et un des profs de la fac sont des boss à faire pleurer.

Sur combien de langues indo-européennes????

Non, on ne peut s'en servir pour apprendre le français à des étrangers.

Nous travaillons sur les langues germaniques et anglo-saxonnes, dont l'anglais, l'allemand, le néerlandais, le danois, et le suédois pour l'instant.

Mais nous envisageons de travailler de la même manière pour le français, l'italien et l'espagnol. Le problème est que nous ne maîtrisons pas ces langues là...

Je prenais l'exemple des allemands: leur première langue est l'allemand, leur seconde en règle générale l'anglais. Cette méthode aurait pour but de faciliter, et d'accélérer l'apprentissage d'une troisième langue: le danois, le suédois, ou le néerlandais.

Rectification ; pour son master elle est resté cantonné au Grec ; les autres c'est pour la thèse (osque, ombrien, vieux perse... que du bonheur quoi )

Pour ma part je parle couramment français (standard), anglais et espagnol. Pour les langues moins maîtrisées, par ordre de connaissances décroissantes : italien, japonais, laotien, turc, allemand, diverses langues sémitiques.

Et pour les langues anciennes, j'ai fait du grec au lycée et j'ai suivi un semestre de sanskrit. J'ai aussi acquis récemment de bonnes connaissances en araméen (nabatéen, palmyrénien).

Ton projet, Cédric, me fait penser à divers programmes d'intercompréhension qui existent en Europe (ça marche très bien dans les pays scandinaves apparemment), même si ce n'est pas une démarche d'apprentissages de nouvelles langues comme ce que vous visez. C'est bien intéressant tout cela !

Oui, en fait, on s'est rendu compte du phénomène d'intercompréhension des langues grâce aux scandinaves, dont les langues sont très proches, plus proches encore que l'espagnol et le français, ou le français et l'italien.

Nous poussons un peu plus loin, en ajoutant des langues un peu plus éloignées...

Je m'en suis rendu compte la première fois quand j'ai commencé à apprendre le néerlandais, qui m'est venu très naturellement et très vite, grâce à la compréhension intuitive du mélange anglais/allemand: il faut savoir que l'anglais est dérivé du néerlandais!

Et je m'en rends compte avec les connaissances que j'ai en danois, pour lire des textes en suédois! C'est assez drôle à faire en fait!

Ca te fait un compte impressionnant de langues! Où est ce que tu trouves le temps pour tout ça? Du japonais aussi? J'ai attaqué le japonais il y a très peu de temps (le mois dernier), et je viens juste de maitriser les alphabets hiragana et katakana!

Autant de langues à 20 ans, impressionnant!! Mais il manque le latin, mouahaha!! ^^


Et tu les pratiques toutes ces langues, ou y en a que tu laisses pourrir dans un coin de ta mémoire? Parce que ça prend du temps...

Oui, il ne faut pas du tout croire que je maîtrise vraiment les langues de la liste (c'était un peu pour me la péter aussi). Les seules langues avec lesquelles je peux communiquer au-delà de l'alimentaire et que je pratique de temps en temps, c'est l'anglais, l'espagnol et l'italien. Le japonais, j'en ai fait en autodidacte au lycée mais je ne m'y suis jamais remis depuis. J'ai juste pu comparer avec des amis qui l'apprenait au niveau débutant l'an dernier pour voir qu'il me restait de beaux restes (kanji exclus bien sûr). Pour le laotien idem, j'ai appris sur le tas au cours des nombreux voyages que j'ai fait là-bas et avec une méthode en complément et comme c'est pas compliqué, j'ai le niveau pour converser sur des choses pas trop évoluées mais en voyage ça suffit amplement.

Pour l'allemand et le turc j'ai juste commencé cette année donc en allemand j'arrive surtout à déchiffrer des textes, mais pour parler c'est bien plus laborieux. Je pense pouvoir dire beaucoup plus de choses en turc par contre, mais c'est le vocabulaire qui pêche.

Moi le français et l'anglais. Ensuite, à un niveau moyen, le persan.
Ensuite dans les langues que j'ai déjà étudié ou dont j'ai des bases plus ou moins grandes : le latin, le grec, l'arabe, le turc et l'allemand (seconde langue pour le collège et le lycée, il doit me rester moins que les autres langues).
J'ai déjà aussi lu un bouquin en italien sans jamais en avoir fait.

Ton expérience Cédric me fait penser que le persan devrait être une bonne piste. C'est une langue vraiment utile.
Il y a une parenté avec les langues germaniques (des mots très ressemblants, comme dokhtar > daughter ; behtar > better), une parenté aussi évidente avec les langues indiennes (hindi et ourdou), et apporte beaucoup de vocabulaire pour le turc et l’arabe (des mots persans passés en arabe, ou des mots arabes passés à la fois en persan et en turc).

Oui, le persan est une très bonne idée. J'avais déjà pensé à essayer de l'assimiler, mais je manque de temps.

Et seul, ça ne doit pas être évident!

Avec mon latin et mon grec je me sens bien "académique", lol^^ Je préfère donc rajouter que j'ai commencé le grec tout seul vers Noël l'an dernier, parce que je m'ennuyais en licence. J'ai commencé en essayant de lire la Bible en bilingue. Je m'en servais comme "dictionnaire" sans tourner les pages quoi, et je repérais les structures de phrase, le vocabulaire (avec les différents sens d'un mot, ouvrant à pas mal de réflexions), les mots de liaison, les accents, etc. En septembre j'arrivais à me servir du Nouveau Testament en version originale pour mes recherches, c'est-à-dire que je ciblais les versets qui m'intéressaient et que je me penchais surtout sur eux. Mais j'ai choisi de prendre un cours de grec en auditeur libre, qui m'a donné un gros élan. Maintenant j'ai en grec un niveau incroyablement supérieur au latin, pour lequel j'ai quoi... 10, 11 ans?? Je pense qu'il y a une question d'intérêt: j'en vois l'utilité immédiate. Le latin je l'ai pris en cinquième parce que je savais qu'un jour j'en aurai besoin pour mes études, mais c'était trop littéraire pour mes goûts, trop "grammatical".

Ca c'est pour la note de piment sur mon cursus, lol^^

J'en ai une autre pour les langues parlées: j'ai eu des cours d'anglais en primaire, qui m'en ont dégoûté, j'ai donc choisi allemand en LV1. Anglais en LV2, obligatoire, je détestais toujours ça. Puis LV3 italien. Puis prépa, on ne garde que la LV1, donc allemand. Le prof m'a dégoûté de l'allemand comme vous ne pouvez pas imaginer: j'ai baissé les bras, j'ai abandonné complètement, découragé, j'ai même fini par ne plus aller en cours, je craignais trop de me trouver là-dedans, presque traumatisé (faut dire que la khâgne à Clermont est encore très vieille école, et à mes yeux c'est bien mieux comme ça, même s'il y a de mauvais côtés). En L3, j'ai donc choisi anglais. Le premier cours, le prof m'a dit en gros "nice to meet you", je ne comprenais pas. Il m'a demandé d'où je venais, incapable de répondre. Je ne me souvenais même pas comment dire "bonjour". Mais ce prof était incroyable... en quelques semaines j'ai eu envie de savoir.

Et comme je m'ennuyais par ailleurs (passer de 40h par semaine à 20, d'un boulot monstre à la maison au néant, d'amis à Clermont à une ville inconnue à Lille...) eh bien films en anglais, sous-titrés au départ, puis sans les sous-titres, puis films inconnus sans sous-titres ; livres (sans dictionnaire pour apprendre la langue par elle-même), discussions par mail avec des amis... et j'ai fait des progrès visibles à l'oreille nue (^^), au point d'obtenir un 20 cette année, dans un travail qui consistait à présenter mon sujet de recherche en 30min à l'oral, et un écrit qui présentait les problèmes auxquels je suis confronté dans ma recherche. Vous n'imaginez pas comme j'étais fou de joie ^^ (le deuxième a eu 14.5...)

Ca c'est le deuxième piment, pour dire que si je parle anglais et que je fais latin et grec, c'est pas forcément un parcours très rationnel^^


Puis bon, italien et allemand, je les lis pour ma recherche, mais sans pouvoir parler ni écrire, et l'espagnol j'ai découvert dans des conférences cette année, puis dans des lectures, ça va relativement bien, même si c'est plus complexe que l'italien.

Comme quoi, on doit beaucoup à nos profs ^^


(je sors d'une journée de formation au lycée où je donne des cours, ça explique peut-être que je sois très accès vers cette problématique ^^)

mahikeul a écrit:

et l'espagnol j'ai découvert dans des conférences cette année, puis dans des lectures, ça va relativement bien, même si c'est plus complexe que l'italien.

Alors là trop fort, j'ai eu l'impression totalement opposée !! Mon jugement est bien entendu biaisé puisque j'ai largement plus d'années d'espagnol derrière moi, mais au niveau grammaire (et notamment exceptions et irrégularités) je trouve l'espagnol mieux loti. L'italien m'a paru plus proche du français sur de nombreux points donc je peux comprendre qu'il soit plus facile à approcher...

Oui, c'est probablement dû au fait que j'ai eu 3 ans d'italien... Mais l'espagnol, avant cette année je n'y pigeais rien, ni à la lecture, ni à l'oral... strictement rien.

Citation :

(je sors d'une journée de formation au lycée où je donne des cours, ça explique peut-être que je sois très accès vers cette problématique ^^)

Rooo... axé, pardon... je ne sais même plus ce que je dis, quelle honte!

De mon côté, comme on dit, je fais de tout et je suis bon nulle part ! Non pas à ce point quand même !
Très bon niveau en Anglais, bon niveau en Allemand, niveau correct en Italien, notions en Espagnol et Grec moderne, baragouinage en Occitan et Catalan, quelques mots en Japonais...

Sinon, du fait de mon cursus, pas le choix donc niveau de Latin et de grec ancien obligatoire !

Citation :

De mon côté, comme on dit, je fais de tout et je suis bon nulle part !

C'est déjà plus que pas mal tout de même!

Citation :

comme on dit, je fais de tout et je suis bon nulle part

J'avais entendu une expression magique pour définir cela : Bon à rien, capable de tout. ^^ Je suis un peu comme ça moi aussi.

C'est vrai que ton expression est plutôt sympa ! Bien mieux que la mienne finalement !