Le forum est bien désert ce soir !!
Alors tentons une petite réponse sur un sujet bien complexe !
Moi je choisis le thème de la justice et d'un "contrat social ":
Et j’aime toujours à reformuler les questions :
La liberté qui consisterait à faire ce qui nous plait (ce que l’on veut )
Notre liberté qui s’arrête là ou commence celle des autres
Autrui comme frein ou dynamique de notre liberté :
La liberté suppose l’expression d’un choix Mais que signifie d’abord faire ce que l’on veut ?
Est-ce ce qui nous convient , ce qui est bon pour nous, parce qu’on a choisi , et que délibérément nous avons opté pour une attitude ou une action qui répond à notre éthique?
Auquel cas oui je peux exprimer ma liberté de cette manière. Je suis libre si je fais ce que je veux .
Si mon éthique est exclusivement centrée sur ma personne et la satisfaction immédiate de mes plaisirs :
Je ne considère que mon propre intérêt , je m’abandonne à mes pulsions , je refuse aux autres ce que je m’accorde à moi-même, et le droit d’être un obstacle à ma liberté , je me désolidarise de l’humanité, je deviens un individu associable.
C’est utopique ; pourtant on peut faire ce choix si on accepte l’inévitable destruction de soi, parce que notre bien être immédiat ne s’harmonise pas dans un projet à plus long terme, et qu’il me conduit à des contradictions irréductibles.
Si mon éthique par contre intègre une morale, un projet existentiel entièrement dévoué à une cause ou au bien être de mes semblables
je renonce à mon individualité, je trouve mon plaisir dans la satisfaction des plaisirs d’autrui au détriment des miens, je me sacrifie à la cause générale , je me dissous dans le collectif .
C’est un peu maso, mais ce peut-être un choix comme l’ont fait tous les martyres des grandes causes.
Entre ces deux positions extrêmes, plus ou moins absurdes parce qu’elles révèlent une intention suicidaire on peut effectivement se poser la question d’un exercice de la liberté par un individu confronté à autrui dans le cadre d’une organisation sociale .
Ce qui signifie que je reconnais à l’autre une existence , je cohabite, j’appartiens avec lui à un groupe , je partage les intérets , le bien être ; mais je suis confronté à sa propre volonté.
Autrui limite ma liberté
Il est un obstacle puisque mes choix ne peuvent être concentrés sur ma seule existence et que dans mes projets je dois nécessairement prendre en compte à la fois l’autre et les autres , la somme des individus qui constituent une troisième composante à laquelle nous sommes liés .
Dans cette structure triangulaire , j’ai pourtant le devoir de me préserver et de diriger ma vie conformément à ma propre éthique , de déterminer mes choix et d’exercer ma volonté.
Mais sauf à tomber dans une hypothése suicidaire, je reconnais à l’autre ces mêmes droits.
Il me faudra donc prendre en compte dans mes choix ce qui porte atteinte à la liberté de l’autre et ce qui peut nuire à l’harmonie générale .
Cette relation conflictuelle génère l’établissement d’un contrat qu’il soit code moral ou de justice qui s’impose par la société aux différentes parties .
Ces lois ou ces principes limitent effectivement ma liberté dans la mesure où je ne peux agir en privilégiant seulement mes désirs ou mes pulsions, en recherchant la satisfaction immédiate de mon bien être. Mais si je prends conscience, de la nécessité pour mon bien être à plus long terme de me soumettre à ces contraintes par lesquelles j’adhère à la societé qui m’environne et dont je suis partie intégrante , je garantis ma liberté et celle d’autrui .
En m’écartant ou en rejetant ces contraintes , j’en dispenserais également autrui à moins d’incohérence.
En ce sens autrui est bien une condition à ma liberté.
Il l’est également dans la mesure où précisément il crée l’obstacle et m’oblige à ce jugement qui motive mes choix Il en est la dynamique . Quelle serait ma liberté si les conséquences de mes actes ne valaient que pour moi ? L’homme qui erre seul et sans but n’est pas un homme libre c’est un vagabond !
T.
Sam 2 Avr 2005 - 2:56
