Petit récapitulatif :
Troie I (3000-2500 av. J.-C.)Les vestiges de cette période, essentiellement d'importantes murailles situées au nord-ouest de la colline, ne présentent aucun point commun avec les anciennes cultures anatoliennes connues (Catal Höyük, Hacilar). Troie I fut entièrement détruite par un incendie. On y a retrouvé quelques objets en bronze.
Troie II (2500 - 2200 av. J.-C.)Cette période se caractérise par des éléments de culture égéenne comme l'importation de céramiques grecques. C'est à cette période qu'appartient le trésor de Priam. Troie est alors un petit royaume assez riche comme l'atteste quelques six cents puits à provision.
Les maisons sont en briques crues séchées au soleil et les constructions urbaines sont alors planifiées : les maisons ont été juxtaposées les uns à côté des autres pour former une façade continue.Les remparts sont renforcés et de grandes rampes pavées mènent aux portes principales. Au niveau artisanal, cette culture connaît l'usage du tour et du four pour la poterie. Vers 2200, ces établissements ont fait l'objet d'une destruction vraisemblablement d'origine naturelle.
Troie III (2200 - 2050 av. J.-C.)Les remparts atteignent 10 mètres d'épaisseur. Des maisons en pierres plus vastes font leur apparition. L'artisanat se caractérise par l'apparition de vases anthropomorphes. La cité connaît alors un développement des activités pastorales, comme l'atteste la présence de nombreuses fusaïoles nécessaires à l'industrie du tissage. La ville est peut-être détruite par un séisme.
Troie IV (2050 - 1900 av. J.-C.)La ville présente une architecture comparable à celle de Troie II et des objets semblables à ceux de Troie II et III. On note l'apparition de fours à coupoles et de maisons à quatre pièces. Globalement, la ville semble moins prospère avec un abandon temporaire du site en fin de période.
Troie V (1900 - 1800 av. J.-C.)La ville connaît un nouvel essor : elle est entièrement reconstruite sur un plan urbain plus régulier où se développent de vastes demeures. On note la première apparition d'ossements de chevaux.
Troie VI (1800 - 1300 av. J.-C.)Durant la phase VI de Troie, qui correspond sans doute à la période homérique, la ville mesurait quelque 80 000 mètres carrés, soit cinq fois la superficie de l'acropole. C'est l'âge d'or de la ville. C'est de cette époque que date la grande enceinte murée et un palais royal situé à l'emplacement du futur temple d'Athéna Ilias. Troie est alors occupée par un peuple de culture indo-européenne (apparition d'une céramique dite minyenne) qui développe considérablement l'activité du bronze et pratique l'incinération comme rite funéraire.
On y a découvert des œuvres d'art crétoises et des fragments de céramique chypriote, ce qui laisse entendre qu'il existait des relations commerciales entre ces états. La cité aurait pu abriter au moins 6 000 habitants. Des fissures et des traces d'incendie dans les remparts indiquent qu'un tremblement de terre a détruit la cité de Troie VI vers 1275 av. J.-C. et que trente ans plus tard la cité a subi une nouvelle destruction, intentionnelle cette fois.
Troie VII (1300 - 1100)Cette couche archéologique fait apparaître des objets de céramique à protubérances typique des peuples thraces. La ville semble un peu moins riche mais les fortifications sont entièrement restaurées. Les ruines de petites maisons resserrées dénotent qu'une population croissante s'entassait à l'intérieur de l'enceinte, tandis que des jarres, emplies de provisions alimentaires et cachées, laissent penser à certains chercheurs que la population se préparait à tenir un siège. Est-ce cette Troie-là que les assiégeants grecs ont fini par mettre à sac? Ce qui est sûr c'est qu'un incendie détruisit cette cité et que le site resta inoccupé pendant près de quatre siècles.
Troie VIII (700 - Ier siècle av. J.-C.) et Troie IX (Ier siècle av. J.-C. - 400 apr. J.-C.)Ces deux niveaux correspondent aux occupations grecques et romaines. les Eoliens réoccupèrent le site vers le VIIe siècle et fondèrent Ilion. Au VIe siècle, la ville est soumise aux Perses. Au IVe siècle, Lysimaque reconstruisit la ville et la nomma Nouvelle-Ilion. Elle est dévastée en 86/85 av. J.-C. par Fimbria un partisan de Marius. Jules César ordonna sa reconstruction car il voulait honorer la patrie d'Enée dont il prétendait descendre. La ville romaine se développera en partie dans la plaine tandis que l'acopole acceuillera le grand temple d'Athéna Ilias. De cette époque demeurent les thermes, un bouleuterion, un théâtre et quelques habitations.
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