Pour les plus curieux :mes notes Ce serait dommage de ne pas vous en faire profiter
source:
Carthage ou l'empire de la mer de François Decret)Effectivement concerne surtout Carthage :
Population dense : 700 000h pour un territoire urbain de 250 à 300 hectares selon Strabon
(Un peu excessif pour François Decret, mais bon : il y avait du monde !
Citoyenneté :
Revenait de droit aux descendants de parents Carthaginois
Refusée aux esclaves et aux affranchis (comme partout ailleurs à l’époque)
En revanche si nombre d’étrangers résidaient en hommes libres, ils pouvaient obtenir «
le droit de cité » en récompense de mérites acquis, en particulier comme soldats (on a vu que les Phéniciens répugnaient (en régle générale !)à la fonction militaire )
Les émigrants de Tyr et de Sidon acquerraient facilement la citoyenneté (droits civiques et politiques) à Carthage (n’oublions pas que nous sommes sous le régime des cités–états)
Après quelques réserves d’inadéquation
de Francois Decret en raison de la culture spécifique des Phéniciens par rapport aux mondes Grecs et Romains (les textes nous viennent des historiens Grecs et Romains) , il propose :
Dans un premier temps le gouvernement de Carthage fut probablement calqué sur les institutions de la mère patrie
Or à Tyr et à Sidon :
monarchie héréditaire Mais le pouvoir royal devait composer avec un "
conseil d’Anciens » représentant les grandes familles(Justin parle lui-même de premiers « citoyens » et de « sénateurs »
A Carthage , Du VI°s au V°s les plus riches familles marchandes accaparent le pouvoir, et fournissent 3 générations durant de vraies dynasties :dont les Magonides.
- Forme originale de
royauté à la fois héréditaire et élective (il me semble avoir vu ça chez les Vieux Saxons ;-) (choisis pami les membres d’une grande famille; une fois investis,ils conservent leur charge jusqu’à la mort .
- Hamilcar(Le Magonide), qui vers 480 fut vaincu et tué à Himère en Sicile avait été choisi comme roi
(Basileus), non sur son seul droit de naissance, mais en raison de sa valeur (Hérodote)
Evolution :
Toujours selon Hérodote : Comme cette famille de généraux (les Magonides) pesait lourdement sur la liberté publique et disposait à la fois du gouvernement et de la justice , on institua
cent juges parmi les sénateurs : après chaque guerre les généraux devaient rendre compte de leur action devant ce tribunal, afin que la crainte des jugements et des lois leur inspirât pendant leur commandement le respect de l’autorité de l’état.
Ces rois furent peu à peu réduits au rôle de
souverains constitutionnels.
Ex : En – 308 Bomilcar qui avait tenté de restaurer la monarchie en se proclamant Tyran fut condamné et crucifié sur la grande place de Carthage
Le dépècement de l’autorité royale aboutit à une oligarchie au profit des grandes familles enrichies par l’empire des Magonides et qui voulaient occuper des fonctions politiques en rapport avec leurs richesses.
Selon Aristote (
La politique écrit en 330) :
Institution analogue à celle de la constitution Laconienne : repas en commun des associations politiques (
hétairies) semblables aux Phitidies,
la magistrature des Cent Quatre, semblable à celle des Ephores (choisis d’après le mérite,)Enfin les rois (
Suffètes ) et le
Conseil des Anciens(Gerousia) sont analogues aux rois et aux Anciens de Sparte Le roi n’est pas héréditaire mais électif Cette constitution penche tantôt vers
l’oligarchie tantôt vers la
démocratieSi Suffetes et Anciens sont en désaccord l’affaire est portée devant le peuple. ; tout citoyen qui le désire peut combattre la proposition..
Le pouvoir oligarchique se lit néanmoins dans les «
pentarchies » qui désignent le conseil des Cent(magistrature suprême). Mais les Magistrats ne sont ni payés ni désignés par le sort (compétences) Système à la fois oligarchique et aristocratique.
En outre un système d’enrichissement des citoyens permet le renouvellement des grandes familles ( citoyens envoyés périodiquement dans des villes sujettes ce pour quoi ils sont récompensés !Selon Eratosthène on ne saurait compter parmi les Barbares certains peuples et en particulier les Carthaginois dont les institutions politiques sont si remarquables …
De l’ensemble de ces textes il ressort qu’il y eut à la tête de l’état un collège de magistrats éponymes ‘les Suffètes qui plus que Basileus (le roi )se traduit par Juge .Chaque année deux suffètes détenaient la plus haute magistrature (pouvoir judiciaire et politique )Ils étaient toutefois écartés des questions militaires confiées à des généraux ; rien ne permet de penser également que l’autorité religieuse ait relevé de leurs compétences
Deux assemblées présidées par les suffètes
Un grand Conseil (syncletos)comparé par Tite live au Sénat avec un comité restreint permanent : le conseil des Anciens (gerousia, consilium)(au moins pendant les guerres puniques )et une assemblée de Citoyens :
Le Syncletos : apparemment réservé aux membres des grandes familles
Attributions considérables et pratiquement sans limites : problèmes politiques et administratifs, questions de guerre et de paix, affaires étrangères et ambassades, organisation des armées et recrutement des mercenaires instructions aux généraux et eventuellement blâmes et condamnations après les défaite, mesures nécessaires à la sécurité de l’etat, lois diverses et dispositions touchant à l’impot et à l’administration des finances .Parmi cette assemblée était choisi le groupe des Cent Quatre dont parle Aristote.
Dirigeaient en outre une police redoutable !
Ils fonctionnaient par Pentarchies (comités de 5 personnes spécialisés dans les différents domaines)
Assemblée de citoyens qui agissaient à la convocation des suffetes ou spontanément en cas d’évènements dramatiques
Ses pouvoirs étaient importants . Il lui revenait en effet à partir du IIIème s d’élire les généraux (ex désignation des Suffetes au temps d’ Hamilcar Barca. Le peuple pouvait avoir à trancher les différends entre les suffetes et le Sénat