Hannibal

Cyrus a écrit:

Tanit a écrit:

Ce n'est pas à toi de nous parler de Pyrrhus

Ce condottiere semi-grec, pas toujours très inspiré ? Boaf, il y aura bien un plus grand philhellène que moi pour louer ses audaces !

philhellène Superbe !!
Et pour Pyrrhus , est-ce celui d'Andromaque ?
T.

Je pense qu'il parlait plus de ce roi antigonide ambitieux et peu chanceux que de ce grand roi d'Epire fils d'Achille...

Farpaitement, Feust !

Rien ne vous empeche de donner plus de détails !!
T.

Houla... Pour cela, Cyrus te sera du meilleur secours... Moi, Pyrrhus, à part qu'il a battu les Romains à Pydna je-ne-sais-même-plus-quand au prix d'immenses pertes (d'où l'espression « victoire à la Pyrrhus ») et qu'il s'est cassé les dents sur Sparte, aussi, je crois (à moins qu'il ait vaincu ? rhooo quelle tête...), j'y connais pas grand chose...

Et il avait des éléphants.

Impressionnant comme les éléphants comptaient dans l'antiquité
T.

Faut pas oublié qu'il a rusé, il a fait croire qu'il attaquerai par la mer mais il a fait tout le tour et est passé par les alpes (ou pyrénéen? je ne sais plus les montagnes près de l'Espagne)

Oui, exact ! Très rusé, Hannibal !
Mais on parlait de Pyrrhus, qui lui avait des éléphants aussi ! C'est d'ailleurs pour ça que Tanit a très justement fait noter l'importance de ces pachydermes dans la stratégie militaire pendant l'Antiquité, et même jusqu'à l'apparition des armes à feu dans certaines cultures !

Au fait : Pydna (-168) c'est Paul-Emile (le Macédonique) vs Persée (fils de Philippe V), et c'est les Romains qui ont gagné, sonnant le glas de la Macédoine.
Pyrrhus est bien plus ancien (vers -280) et battit les Romains deux fois avant de perdre la bataille du Bénévent (que les Romains appelaient Malevent avant leur victoire !). Sur ce, il rentra en Grèce pour tâcher de redorer son blason, mais mourut, paraît-il, lors de la prise de la ville d'Argos, d'une blessure provoquée par une vieille femme qui lui aurait jeté une tuile de toit à la tête !

Pyrrhus, peut-être, a écrit:

"Encore une autre victoire comme celles-là et je rentrerai seul en Épire !"

Tanit a écrit:

Impressionnant comme les éléphants comptaient dans l'antiquité
T.

Ah j'ai entendu dire que son armée d'éléphants avait été décimée par le passage des Alpes... (Et oui, ça mange beaucoup ces ptites bêbêtes)
J'ai aussi entendu dire qu'on les utilisé plus pour effrayer l'ennemi que dans de véritables bagarres...

Boaf, les éléphants c'est un petit peu comme toutes les armes dites "nouvelles" : ça surprend au début, on se prend 2/3 roustes, mais ensuite, on sait comment s'y prendre et leur avantage se réduit comme peau de chagrin.
En l'occurrence, un bon plan est de s'attaquer en priorité aux "pilotes" et/ou d'affoler l'animal (qui se met vite en boule, contrairement à ce que laisse penser son allure placide) avec des chameaux, par exemple. Une autre solution (quoiqu'un tantinet plus fourbe) consiste à creuser (à condition d'avoir choisi le terrain, bien sûr) de grandes fosses pour entraver la progression de leur charge. On peut bien évidemment améliorer l'astuce en garnissant lesdites fosses de pieux acérés qui garantiront la mise hors de combat définitive des damnés bestioles.

Je trouve d'ailleurs, et en passant, que leur efficacité est légèrement sur-évaluée dans les jeux de guerre/conquête de cette période.

Parfaitement d'accord!!

Ah ! Merci de m'avoir rappelé, pour Pydna... En effet j'était un peu à côté...

En effet, les armées ont peu à peu su s'y prendre avec les éléphants, c'est le genre de truc qui marche une ou deux fois et puis après... C'est les cornacs qui ont des surprises... J'ai ouï dire aussi que les fantassins romains, au coeur de la mêlée, flanquaient de coups de hache dans les papattes des pachydermes, qui finissaient inéluctablement par s'écrouler...

C'est d'ailleurs toujours un peu triste (je trouve) de se servir d'animaux qui n'ont rien demandé pour se taper dessus (comme les dauphins et autres otaries que les ricains entraînaient à détecter les mines).

Pas de gros mots sur le forum, STP !

Alex a écrit:

Parfaitement d'accord!!

Taratata!! Vous n'avez pas lu Salammbô !! ...je voudrais vous y voir devant la charge d'une cinquantaine (??) d'éléphants bardés de fer , hérissés de lames, cuirassés, armés de la queue à la trompe, enivrés par l'odeur du sang et les hallucinogènes, tandis que vous seriez acculés dans un défilé,cernés par les archers, écrasés par vos alliés en débandade !
Quand la force s'allie à la stratégie il n'est même plus possible de faire le mort devant une armée de rouleaux compresseurs!
Tolkien avait fort bien jugé l'effet d'horreur de ses "Oliphants" et pour une fois rendant grâce à PJ qui hormis la taille excessive n'a rien ajouté aux atours des terribles pachydermes !
T.

Cyrus a écrit:

C'est d'ailleurs toujours un peu triste (je trouve) de se servir d'animaux qui n'ont rien demandé pour se taper dessus (comme les dauphins et autres otaries que les ricains entraînaient à détecter les mines).

Je ne peux qu'approuver !!
T.

Ah ben voui, c'est sûr, Tanit : quand on est déjà dans la panade, une charge d'éléphants, ça ne remonte pas le moral !

Et pour insister sur Tolkien, c'est surtout ceux qui n'en avaient jamais vu (cf Sam) qui étaient impressionnés, les Gondoriens (cf longue tradition de conflits avec l'Harad) me semblent moins fébriles (en plus du fait d'être des combattants aguerris, ce que n'est pas Sam).

Moi je pense que c'est le Rohan qui a été le plus terrifié... surtout Théoden!!

Sam était plutôt... fasciné...

Le plus terrifiant, c'est les barbelés entre les défenses!!

Non mais ça Alex, à mon avis c'est plus décoratif que purement fonctionnel... Quoique...

On aurait dit une moissoneuse batteuse!!

Les Haradrim ne sont pourtant pas un peuple d'agriculteurs...

Vous n'êtes pas obligés de tout lire (déconseillé aux âmes sensibles)
176
SALAMMBÔ
LA BATAILLE DU MACAR
177


cervelle des crânes. Les blessés, s'abritant d'un bras sous leur bouclier, tendaient leur épée en appuyant le pommeau contre le sol, et d'autres, dans des mares de sang, se retournaient pour mordre les talons. La multitude était si compacte, la poussière si épaisse, le tumulte si fort, qu'il était impossible de rien distinguer; les lâches qui offrirent de se rendre ne furent même pas entendus. Quand les mains étaient vides, on s'étreignait corps à corps ; les poitrines craquaient contre les cuirasses et des cadavres pendaient la tête en arrière, entre deux bras crispés. Il y eut une compagnie de soixante Ombriens qui, fermes sur leurs jarrets, la pique devant les yeux, inébranlables et grinçant des dents, forcèrent à reculer deux syntagmes à la fois. Des pasteurs épirotes coururent à l'escadron gauche des Clinabares, saisirent les chevaux à la crinière en faisant tournoyer leurs bâtons ; les bêtes, renversant leurs hommes, s'enfuirent par la plaine. Les frondeurs puniques, écartés ça et là, restaient béants. La phalange commençait à osciller, les capitaines couraient éperdus, les serre-files poussaient les soldats, et les Barbares s'étaient reformés; ils revenaient; la victoire était pour eux.
Mais un cri, un cri épouvantable éclata, un rugissement de douleur et de colère : c'étaient les soixante-douze éléphants qui se précipitaient sur une double ligne, Hamilcar ayant attendu que les Mercenaires fussent tassés en une seule place pour les lâcher contre eux; les Indiens les avaient si vigoureusement piqués que du sang coulait sur leurs larges oreilles. Leurs trompes, barbouillées de minium, se tenaient droites en l'air, pareilles à des serpents rouges; leurs poitrines étaient garnies d'un épieu, leur dos d'une cuirasse, leurs défenses allongées par des lames de fer courbes comme des sabres — et pour les rendre plus féroces, on les avait enivrés avec un mélange de poivre, de vin pur et d'encens. Ils secouaient leurs colliers de grelots, criaient; et les éléphantarques baissaient la tête sous le jet des phalariques qui commençaient à voler du haut des tours.
Afin de mieux leur résister les Barbares se "ruèrent, en foule compacte; les éléphants se jetèrent au milieu, impétueusement. Les éperons de leur poitrail, comme des proues de navire, fendaient les cohortes; elles refluaient à gros bouillons. Avec leurs trompes, ils étouffaient les hommes, ou bien les arrachant du sol, par-dessus leur tête ils les livraient aux soldats dans les tours ; avec leurs défenses, ils les éventraient, les lançaient en l'air, et de longues entrailles pendaient à leurs crocs d'ivoire comme des paquets de cordages à des mâts. Les Barbares tâchaient de leur crever les yeux, de leur couper les jarrets ; d'autres, se glissant sous leur ventre, y enfonçaient un glaive jusqu'à la garde et périssaient écrasés; les plus intrépides se cramponnaient à leurs courroies; sous les flammes, sous les balles, sous les flèches, ils continuaient à scier les cuirs, et la tour d'osier s'écroulait comme une tour de pierre. Quatorze de ceux qui se trouvaient à l'extrémité droite, irrités de leurs blessures, se retournèrent sur le second rang; les Indiens saisirent leur maillet et leur ciseau et l'appliquant au joint de la tête, à tour de bras ils frappèrent un grand coup.
Les bêtes énormes s'affaissèrent, tombèrent les unes par-dessus les autres. Ce fut comme une montagne; et sur ce tas de cadavres et d'armures, un éléphant monstrueux qu'on appelait Fureur de Baaî, pris par la jambe entre des chaînes, resta jusqu'au soir à hurler, avec une flèche dans l'œil.Cependant les autres, comme des conquérants qui se délectent dans leur extermination, renversaient, écrasaient, piétinaient, s'acharnaient aux cadavres, aux débris. Pour repousser les manipules serrés en couronnes autour d'eux, ils pivotaient sur leurs pieds de derrière, dans un mouvement de rotation continuelle, en avançant toujours. Les Carthaginois sentirent redoubler leur vigueur, et la bataille recommença.........[...]

Ma prof de français de l'an dernier nous avait dit, en réponse à une intervention d'une demoiselle se plaignant de la violence de Saint-Julien, qu'il était alors préférable qu'elle évite de toucher à Salammbô...
Mais ça doit être pas mal ! Faut absolument que je le trouve (ou que je demande à papa-maman si je peux l'acheter sur le net )...

En tout cas, pour revenir au sujet, voyons si Cyrus et Alex reviennent sur leur point de vue quand aux dégats pachydermiques sur un champ de bataille antique...